

Une semaine après son lancement, l’opération de délimitation des marchés municipaux initiée par la mairie de Libreville peine à atteindre ses objectifs. Sur les sites pilotes de Nzeng-Ayong et Nkembo, la situation reste tendue entre des autorités soucieuses de mettre de l’ordre et des commerçants qui dénoncent un manque de solutions alternatives et craignent pour leurs activités.
Lancée le 22 août 2025, cette initiative vise à réorganiser les espaces marchands, à sécuriser les lieux et à moderniser leur gestion, selon le Directeur général des Affaires économiques, Guy André Engohang Ovono.
L’objectif affiché par la municipalité est de mettre fin au désordre urbain, notamment l’occupation anarchique des abords des voies publiques qui pose des problèmes de salubrité et de circulation.Mais sur le terrain, l’opération se heurte à une réalité complexe.
À Nzeng-Ayong comme à Nkembo, de nombreux vendeurs continuent d’occuper les trottoirs et les rues. Les principales raisons invoquées sont le manque criant de places à l’intérieur des marchés et une meilleure visibilité pour attirer la clientèle à l’extérieur.

À Nzeng-Ayong, la configuration particulière du marché, scindé en deux zones, aggrave le désordre et favorise le commerce informel. « Ici, c’est le désordre. Les étals sont insuffisants, alors que les activités se multiplient : cuisiniers, tailleurs, coiffeurs, débits de boissons, vendeurs de fruits et légumes, » explique Mireille Tchinga, commerçante et responsable de zone.
Elle estime qu’avant tout regroupement à l’intérieur, une réorganisation des espaces par la mairie est indispensable.Les commerçants expriment leur crainte d’être pénalisés par une décision qu’ils jugent unilatérale.
Beaucoup soulignent qu’ils ne bénéficient d’aucune aide de l’État tout en s’acquittant d’une redevance mensuelle qui s’élèverait à plus de 15 000 Francs CFA.

Pour l’heure, la seule mesure qui semble être unanimement respectée est la fermeture des marchés à 18 heures, une décision prise pour des raisons de sécurité.
L’opération de délimitation se poursuivra sur d’autres sites dès le 25 août 2025, et la mairie a promis une phase de sensibilisation pour concilier activité économique et respect de l’ordre public.
Reste à voir si le dialogue entre les autorités et les commerçants permettra de trouver une issue favorable pour réorganiser durablement les marchés de la capitale.